Intervenant par vidéo à l’ouverture des Assises de l’Aide à domicile, la ministre des Personnes Âgées et de l’Autonomie a évoqué le besoin de « dé-borlooiser » les services à la personne.

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Les services à la personne ne constituent pas un secteur d’activité au périmètre précis, comme les soins infirmiers, la distribution de médicaments ou l’enseignement. Autour des personnes vivant à leur domicile, ils regroupent des métiers aussi différents que le soutien scolaire, l’entretien du jardin, le ménage, la garde d’enfants, et on y a inclus l’aide à domicile aux personnes âgées et handicapées.

L’aide à domicile préexistait, plusieurs dizaines d’années avant la loi Borloo. Elle s’est maintenue et développée, au fur et à mesure que les besoins ont évolué et augmenté. Elle a conservé des règles particulières, autorisation ou agrément qualité, qui ne sont pas exigées des autres services à la personne. Les dispositifs de déduction fiscale et d’exonération de charges sociales lui sont particuliers car nombreux sont les bénéficiaires dont la situation de santé rend les services d’aide à domicile incontournables. Le maintien à domicile, outre qu’il est souhaité par les personnes, est moins coûteux pour la collectivité qu’une hospitalisation en soins de longue durée.

Certes la loi Borloo a incité des associations d’aide à domicile à offir d’autres services comme le ménage ou la garde d’enfants, et des entreprises ont décidé de proposer une aide humaine aux personnes fragiles. D’autres avait commencé plus tôt, comme AssiDom avec un service d’aide aux personnes âgées et handicapées dès 1993.

La plupart des structures d’aide à domicile se sont professionnalisées depuis 10 ans : nouvelle convention collective, certification qualité, formation des intervenants, informatisation de la gestion, enquêtes qualité. Celles qui ne l’ont pas fait ont souvent fait face à des difficultés financières qui les ont obligées à demander une aide financière aux ARS (les Agences Régionales de Santé ont été chargées de répartir le fonds de soutien de 50 millions d’euros mis en place par les pouvoirs publics en 2012 et 2013).

Mais le secteur de l’Aide à Domicile, tous organismes confondus – associations, entreprises, CCAS – n’a jamais cessé de remplir la mission de service public qui est la sienne, à savoir permettre aux nombreuses personnes âgées et handicapées qui le souhaitent de vivre à leur domicile dans de bonnes conditions de sécurité et de bien-être.

Aussi on peut se demander s’il est pertinent de parler de déborlooiser un secteur – l’aide à domicile – qui a été peu touché par la loi Borloo.

Il nous semble important et plus urgent que les pouvoirs publics et les collectivités territoriales reconnaissent mieux les efforts faits en matière de qualité et de professionnalisation des services, et que le pilotage du maintien à domicile ne soit pas purement administratif.